FM2 Fribourg (2011-2014)

Chaire d'histoire de l'art moderne et contemporain, Université-Misericorde, Av. de l'Europe 20, CH-1700 Fribourg, Suisse, victor.stoichita (@) unifr.ch

La présente recherche se place en continuation de la recherche effectuée dans le cadre du module « Art et anatomie » du Pro*Doc « Art and Science » 2008-2011. Notre projet actuel profite des acquis des recherches effectuées ces dernières trois années et se propose de les développer dans un sens nouveau. L’état actuel de la recherche nous a déterminés à favoriser, parmi les panoplies toujours envisageables, les aspects liés au corps anatomique qui est en même temps un corps-spectacle.

Nous nous sommes proposés de les analyser selon les méthodes interdisciplinaires tout en favorisant le regard neuf et les parallèles inattendues. Ce foisonnement théorique riche en belles découvertes nous a conduit de l’intérieur du corps vers son extérieur, nous a familiarisé avec des œuvres moins connues et des artistes moins discutés, tout en nous ouvrant des voies interprétatives sur des œuvres désormais célèbres.

Ainsi, nous avons pu avancer la recherche autant iconographique que linguistique sur le livre d’anatomie artistique dans l’Espagne du début du XVIIe siècle. Nous avons pu tester la véracité et, hélas, la férocité de certaines images de décapitation au XIXe siècle, tout comme nous avons favorisé les débats constructifs et enrichissants (colloques, workshops, conférences) censés nous aider à mieux situer nos recherches.

Ces résultats nous poussent aujourd’hui à aller encore plus loin et à envisager une investigation dans la direction du spectacle anatomique avec un intérêt accru pour d’autres types de vécus scopiques et haptiques. On tâchera de saisir par la suite les liens existants entre la tradition et la modernité, en ce qui concerne les leçons d’anatomie au XIXe siècle, avec la vive conviction que du point de vue iconographique différents éléments novateurs évoquent un passé iconographique suffisamment vaste pour s’y intéresser. De même, nous aimerions porter notre recherche autour d’un spectacle anatomique qui ne soit pas provoqué uniquement par l’inconnu sous-cutané mais aussi par l’inacceptable et l’insurmontable ordonnance de la chair. Sur cet aspect, la figure de l’hermaphrodite est à elle seule spectacle, interdit que la médecine s’efforce d’apprivoiser. Les liens avec le monde artistique méritent d’être également revus.