Reprises
Colloque sur l’histoire de l’image textile
24 juin 2010
Seiteninhalt
Proposition
Proposition d’une journée d’étude à Paris, le 24 juin 2010 entre doctorant(e)s, post-doctorant(e)s, experts universitaires et muséaux européens en tapisseries - sur le thème des reprises dans l’art textile, en particuliers les tapisseries européennes.
Reprises
Les arts textiles sont traditionnellement vus comme décoratifs, comme activité manuelle, souvent anonyme et collective, sinon féminine. Depuis que le théorème du disgeno a intellectualisé les beaux-arts à la Renaissance, la tapisserie, l’image textile par excellence, est considérée comme une reproduction mécanique d’un carton-modèle conçu par l’artiste. Le culte moderne du génie et du chef-d’œuvre original a réduit l’image textile à l’état d’un art reproductif. Les concepts d’originalité, de reproduction, de copie et de reprise sont au sein des questions que le colloque veut développer afin de mieux comprendre l’importance du médium textile et des tapisseries en particulier.
1. Reprise d’après la tapisserie originale
La fonction représentative du médium, capitale du Moyen-âge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, amène à plusieurs questions : de quelle manière s’exprime le pouvoir d’une série reproduite d’après l’original ? Quelle est la force de l’exclusivité du médium contre sa reproductivité ? Est-ce que l’on peut voir ce modèle de fonction comme un équilibre labile ou est-ce que ce modèle a entrainé la ‹décadence› du médium en faveur de la création unique de l’artiste ? Est-ce que la reproductivité est une mesure de valeur pour la théorie de l’art ? Cette dernière question nous amène au deuxième cas : tapisserie versus peinture.
2. Reprise intelligente ou reproduction d’un carton, tableau ou fresque
Certes, l’histoire de la théorie de l’art a encouragé la hiérarchisation des différents mediums d’art, mais en est-elle vraiment la cause ? La technique de la réalisation d’une tapisserie demande une stricte séparation entre, d’un côté, le dessin et le carton et de l’autre, son exécution en textile. Les deux exigent leurs propres matériaux et moyens. Cependant au fil des siècles cette traduction intellectuelle en textile par les tisserands est de plus en plus perçue comme une copie exacte d’après le carton ou le dessin peint. Cette polémique prend toute son ampleur au XIXe siècle. Sous les inventions de la proto-industrialisation, en fabriquant des couleurs dans tous les tons et les nuances – en en affinant le fil à tel point que l’on n’aperçoit presque plus la trame, la tapisserie engendre un véritable conflit avec elle-même. Quel est le futur de ces « tapisseries-peintures » et comment en sont-elles arrivées là ? Si on se penche sur l’histoire, ne perçoit-on pas des occurrences similaires ?
3. Autoréflexion du médium par la ‹mise-en-abyme›
Le dernier aspect de cette journée d’étude souhaite rentrer dans le sujet de la ‹mise-en-abyme› du médium. Le fait de représenter le médium dans le médium peut être considéré comme une reprise d’une tapisserie en tapisserie. Qu’est-ce que la tapisserie divulgue quand elle retisse les origines ou les mythes de la tapisserie avec une figuration d’une Pénélope sur son métier ? Ou encore, qu’est-ce que la tapisserie révèle en décorant sa propre tapisserie avec des tapisseries ? Quelles sont alors les circonstances qui entrainent ce médium à l’autoréflexion ? Ces trois axes constitueront le fil rouge de cette journée d’étude. Elle souhaite accueillir des doctorant(e)s, post-doctorant(e)s, les experts universitaires et les experts des musées européens liés à ce terrain de recherche.
Organisation
M. A. Barbara Caen
Universität Zürich
Kunsthistorisches Institut
Rämistrasse 73
CH-8006 Zürich
barbaracaen@gmx.ch
Institutions partenaires
Université de Zürich, Prof. Dr. Tristan Weddigen
Université de Bordeaux III, Prof. Dr. Pascal-François Bertrand
Université catholique de Leuven, Prof. Dr. Koenraad Brosens
Centre allemand d’histoire de l’art
10, Place des Victoires,
F-75002 Paris
+33(0)142606782
contact@dt-forum.org
Programme
-
8h50 ANDREAS BEYER, (Directeur du Centre Allemand d’Histoire de l’Art)
Bienvenue
Session I
- 9h00 PASCAL-FRANÇOIS BETRAND (Université Bordeaux III)
Question de style : copier Raphaël aux Gobelins sous le règne de Louis XIV -
9h30 TRISTAN WEDDIGEN (Université de Zurich)
The King Defeating the Fates : Charles Le Brun. Reflecting on the Textile Medium - 10h00 BARBARA CAEN (Université de Zurich)
Suprématie de Raphaël. Reprises en tapisserie au XIXe siècle d’après Raphaël - 10h30 Discussion
- 11h00 Pause
Session II
- 11h30 PIERRE VAISSE (Université de Genève)
Considérations sur la tapisserie au XIXe siècle - 12h00 JAN DIRK BEATENS (Université de Leuven)
In Stilo Veritas : The Essence of/in Pastiche - 12h30 Discussion
- 13h00 Pause déjeuner
Session III
- 14h30 HANNS HUBACH (Université de Zurich)
Tapestry to Woodcut: Albrecht Dürer’s Representation of the Michelfeld-Tapestry (1526) - 15h00 JEAN VITTET (Mobilier National)
Des souvenirs de la Renaissance dans la production de la manufacture de Beauvais au XVIIe siècle - 15h30 ELODIE PRADIER (Université Bordeaux III)
La création de la manufacture de Beauvais de 1727 à 1778: Le renouvellement des thèmes traditionnels - 16h00 Discussion
- 16h30 Pause
Session IV
-
17h00 TABEA SCHINDLER (Université de Zurich)
Tapestries Dressing Up. Their Representation in Seventeenth-Century Dutch Genre Painting -
17h30 MATEUSZ KAPUSTKA (Université de Zurich)
Depicting Textiles: On the Persistence of the Temporary - 18h00 JEAN-FRANÇOIS ROBIC (Université de Strasbourg)
Le fil prodige. Tissage et détissage: de quelques figures du textile dans l’œuvre de Marcel Duchamp - 18h30 Discussion
- 19h00 Conclusion
ProgrammeReprises (PDF, 206 KB)